Avachi sur le canapé, je n'avais rien à faire, et à travers de multiples cartes et données météo, je constatais avec amertume l'horrible temps qui sévit actuellement dehors. Bien au chaud, j'avais déjà décidé depuis bien longtemps, aux vues des prévisions, de rester cloîtrer chez moi pendant ces tristes jours.
J'ai fouillé toutes les pages internet qui pouvaient m'intéresser. J'ai fais 20 fois le tour des chaines télé en espérant trouver un programme qui aurait su captiver mon attention pour faire passer le temps. Mais non, rien n'y faisait. L'impression de connaître internet par cœur, l'ennui aberrant d'un film catastrophe ressemblant aux 200 autres, le signal est clair : cette journée est chiante.
Piégé par ce temps pourri, j'ai fais trainer cet ennui jusqu'à ce qu'un lointain souvenir renaisse en moi. Je me rappelle d'un temps où, quand j'étais ennuyé, quand je me sentais fatigué, mou, comme paralysé par une force invisible me vidant de toute énergie et de toute envie, je sortais. J'allais faire un tour, prendre l'air, me changer les idées, admirer le ciel...
Je fus alors surpris de me rendre compte à quel point ça faisait longtemps que je ne l'avais pas fait. Moi, l'illuminé de la météo, le "tête en l'air", celui qui a toujours la tête dans les nuages, le cinglé qui fonce à vélo sous les orages et tempêtes, je n'avais pas pris le temps d'admirer le ciel depuis des mois. Dépassé par le rythme de la vie qui s'emballe, j'ai cédé à la course au travail, à l'argent, à l'expérience. Ce n'est pas le changement qui me dérange, mais surtout le rythme qu'il prend, et qui m'a fait oublier l'un des fondements de ma personnalité : ma fascination pour le ciel. Car pour pouvoir l'admirer à sa juste valeur, il faut prendre le temps d'y plonger.
Côté photos, je considère que l'année 2010 est pour moi un échec. Entre petits boulots et voyages, j'ai perdu l'habitude d'aller scruter les profondeurs du ciel au moindre indice de phénomène particulier. Ainsi, je n'ai pu couvrir qu'un faible nombre d'événement comparé à ceux que j'aurais aimé ou pu observer. Et pour le peu que j'ai observé, les photos ne sont pas très convaincantes... Je pense avoir suivi ces phénomènes avec trop de précipitation, en perdant petit à petit le plaisir que j'en ressentais. Ce qui a un effet indéniable sur la qualité des photos et ma motivation à en prendre.
J'ai ainsi estimé qu'il était temps de réagir. Bien qu'encore engourdi par les heures de canapé, je me suis forcé à aller faire un tour. Le premier réflexe qui m'est venu a été de prendre un livre, persuadé que j'allais m'ennuyer, nouveau témoin de la baisse de ma motivation. Fort heureusement, une fois face au paysage que j'avais l'habitude de contempler, j'ai retrouvé la passion qui me permet d'apprécier ces moments. J'ai immédiatement pensé avoir été stupide de prendre ce bouquin qui me sera à l'évidence inutile. J'ai marché seul avec ce temps singulier, pas des plus intéressants, sans un soupçon d'ennui. Je suis enfin rassuré : non, la flamme qui nourrit ma passion ne m'a pas quittée!
Mon engouement sur le moment m'a d'ailleurs donné une nouvelle idée pour ce blog. Une nouvelle section, que j'intitulerai "expériences de temps", et qui devrait naître... Aujourd'hui =).
Quand j'explique ma passion aux gens, la plupart semblent surpris, et fascinés. Pour ma part, à chaque fois je suis surpris de constater que ce n'est "pas banal", comme on me le dit souvent. Et je mentionnerai brièvement l'inévitable question "Mais pourquoi ça?" à laquelle je suis incapable de répondre. Je suis passionné par la météo, et je ne sais pas pourquoi. Mais il est certain que pour vivre pleinement ma passion, j'ai aussi un grand besoin de la faire partager. Ce blog s'axe pour l'instant surtout sur du partage du savoir, de l'information. Cette nouvelle section a pour but de faire partager "le truc en plus", le truc qui fait que je semble voir le temps différemment des autres. Je dévoilerai ainsi à travers ces articles mes impressions face à différents temps, tout simplement. J'espère évidemment que vous arriverez à percevoir toutes les sensations que peuvent me procurer le(s) temps, malgré mes médiocres qualités de rédaction (j'ai pas vraiment cartonné en cours de français °°). Et qui sait, peut-être que vous (et moi) arriverez à percer le mystère du "Mais pourquoi t'as les yeux qui brillent quand tu parles d'un cumulus?" ;)!
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