Alors que l'Est de la France, ainsi que le Bénélux, l'Allemagne et les Pays-Bas ont déjà essuyé la nuit dernière une importante dégradation orageuse localement violente (lire le retour sur les orages violents de la nuit dernière), c'est cette fois-ci essentiellement la France qui sera concernée par une puissante dégradation orageuse de grande ampleur.
Les premiers orages devraient éclater aujourd'hui en fin de soirée sur la côte Atlantique et en Normandie. On les retrouvera lundi matin du Massif Central au Nord-Pas-de-Calais. Ils pourront générer de violentes rafales de vent et des pluies diluviennes.
Zone A : Un thalweg d'altitude piloté par une anomalie de tropopause particulièrement dynamique s'approche du pays par l'Ouest.
Du Nord-Est au Massif-Central et aux Alpes, ainsi que sur les Pyrénées, l'évolution diurne participe aux déclenchements de convection profonde, qui parviennent fréquemment jusqu'à l'orage, principalement sur les reliefs. Toutefois, des débordements vers les plaines et vallées environnantes semblent probables, bien que le risque soit moins élevé que la veille. Sous les cellules les plus développées, des chutes de grêle de 1 à 2 cm ainsi que de bonnes lames d'eau sont à attendre. Elles pourront provoquer des coulées de boue en zones montagneuses.
Zone B : Niveau 2/4 pour grêle et fortes lames d'eau locales.
Le flux reste orienté au Sud Ouest, et une nouvelle bouffée chaude, humide et instable est prévue remonter d'Espagne en cours d'après-midi.
Dès la matinée, quelques cellules isolées, au potentiel grêligène important (plus de 3 cm) peuvent circulent entre Nord Aquitaine et Poitou. En effet, la masse d'air est extrêmement instable en après-midi et soirée (MUCAPE sup. à 3000 J/kg) mais les forçages sont encore loin pour participer à un déclenchement d'orages sévères généralisés.
Le forçage d'altitude, vigoureux, arrive près de nos côtes en première partie de nuit prochaine, tandis que le front froid, en frontolyse, stagne vers la Bretagne. Entre le Nord Aquitaine et l'embouchure de la Loire en fin de soirée, une convergence de basse couche se met en place, en liaison avec le creusement d'un minimum dépressionnaire dans l'air chaud. Une configuration d'entrée droite/sortie gauche de jet entraîne une forte divergence d'altitude.
De plus, l'environnement devient du coup plus cisaillé et des orages commencent à s'organiser en un ou plusieurs MCS dans le courant de la nuit.
Ce ou ces systèmes convectifs, qui remontent en deuxième partie de nuit vers le Nord-Est, sont à même de provoquer des chutes de grêle, des rafales de 70 à 90 km/h ainsi que des lames d'eau supérieures à 50 mm. Très localement donc, un phénomène violent reste possible sur cette zone.
Zone C : Niveau 3/4 en raison d'un risque de grêle, de grosses lames d'eau et d'inondations et de fortes rafales.
La dégradation responsable de la mise en place du niveau 3/4 est assez tardive (deuxième partie de nuit, voire fin de nuit de Dimanche à Lundi et même matinée de Lundi pour le Nord-Pas-de-Calais et Picardie).
La zone visée, dans le prolongement de la zone B, est soumise à un risque orageux plus important dans le sens où forte convergence de basse couche, instabilité (MUCAPE de 2000 J/kg environ malgré une SBCAPE en baisse), et divergence d'altitude semblent davantage en phase dans le courant de la nuit (dynamique mieux phasée).
Le minimum dépressionnaire remonte vers le Benelux, entretenant des profils particulièrement cisaillés, aussi bien en profondeur (plus de 25 m/s) que dans les basses couches de l'atmosphère (SRH 0-500 m sup. à 120 m²/s²).
Ce minimum favorise la mise en place d'un vigoureux jet de basse couche.
Après un premier passage orageux potentiellement attendu en milieu de nuit de la Touraine à l'Ile-de-France et au Nord-Pas-de-Calais, un deuxième système convectif de mésoéchelle remonte du Sud-Ouest en fin de nuit et matinée de Lundi.
Des chutes de grêle, pouvant très localement excéder 2 cm pourront être observées.
De plus, la structure plus ou moins linéaire que tendra à adopter le système convectif de méso-échelle (pourquoi pas en bow echo ou LEWP) sera susceptible de provoquer des rafales localement supérieures à 90 km/h.
Enfin, des lames d'eau de 50 à 100 mm pourront s'abattre sur la zone (potentiel en eau précipitable de 50 à 60 mm) provoquant de fait des inondations locales.
(D'après le bulletin de Keraunos)
Cette dégradation orageuse continuera naturellement sa route lundi sur l'Est du pays où elle risque, là encore, d'être localement violente.
EDIT : Aujourd'hui à 16h00, Météo France place 22 départements en vigilance orange orages, de l'Aquitaine à la Champagne-Ardenne, pour les orages violents attendus cette nuit :
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