Qui ne l'a pas remarqué quand même!
Les gens dehors, les T-shirt aux couleurs flashy, l'odeur de crème solaire, les fumées de barbecue, les terrasses de café complètes... Et ce depuis déjà de nombreux jours! Ce mois d'avril ressemble de plus en plus à un mois de juillet.
Le 31 mars, une bouffée de chaleur envahit la France qui se prolonge pendant le weekend et se conclut par des pluies orageuses. Les températures chutent, mais remontent en quelques jours à des niveaux très agréables. Le mercredi 6 avril, on enregistre plus de 30°C dans le Sud-Ouest, 24°C généralisés en Ile-de-France. Le dimanche 10, alors que le Sud-Ouest connait un net rafraichissement, on atteint 27°C en IdF et 30°C sur les côtes méditerranéennes.
Températures observées le dimanche 10 avril à 16h48
En début de semaine suivante, les températures chutent de nouveau, mais les pressions restent trop élevées pour voir une quelconque dégradation du ciel. Les températures augmentent doucement au cours de cette semaine et sont globalement de saison (autour de 15°C au nord, 20°C au sud).
Aujourd'hui, la chaleur refaisait son apparition par le Sud-Ouest, où on mesurait plus de 26°C.
Le pourquoi du comment? Un puissant anticyclone a pris place sur l'Europe, et les basses pressions restant bloquées sur l'Atlantique, c'est toute l'Europe occidentale qui profite d'un flux de Sud chargé en air tropical, de plus protégée par les hautes pressions. Cet anticyclone résiste durablement, et même si ses petits aléas ont ponctuellement fait chuté les températures, il assure ainsi un temps sec, chaud et ensoleillé. En effet, il est important de noter que les seules précipitations dignes de mention de ce mois-ci remontent au premier weekend où une dégradation pluvio-orageuse a arrosé la France des côtes Atlantiques aux frontières belges, puis en se décalant vers les Alpes.
Et cette semaine, qu'en sera-t-il?
Je vous disais quelques lignes plus haut que la chaleur repointait le bout de son nez par le Sud-Ouest aujourd'hui. Bonne nouvelle : tout le monde sera servi!
Run GFS du 17/04/11 à 12h [+30h] - Géopotentiel à 5000m (couleurs) et pression au sol (lignes)
L'anticyclone est toujours largement présent sur toute l'Europe. Une dépression stagne au large du Maroc, et un autre anticyclone se développe sur l'Ouest de l'Atlantique. Cette dépression sert de moteur et permet de propulser toute la chaleur tropicale vers le Nord, soit directement sur l'Europe occidentale.
Comment tout ce petit monde va évoluer dans la semaine?
Et bien... Il est très probable que chacun reste à sa place. L'anticyclone européen fera toujours part d'une résistance étonnante, tandis que les faibles pressions resteront bien à l'Ouest, sur le proche Atlantique, affectant un flux de Sud chargé d'air chaud sur l'Europe occidentale.
En conséquence, c'est encore une semaine estivale qui nous attend : chaleur et soleil seront au rendez-vous.
Le seul risque est de voir les faibles pressions déborder un peu trop sur la France, ce qui pourrait permettre le développement de pluies orageuses, notamment sur le Sud-Ouest du pays, toujours dans de l'air chaud, notamment le weekend prochain.
D'ici-là, on peut s'attendre à des températures aux alentours de 23°C au Nord, 27°C dans le Sud-Ouest, 20 [petits] °C sur les côtes méditerranéennes, dès mardi.
Run GFS du 17/04/11 à 12h [+51h] - Températures
Au cours de la semaine, c'est la moitié Nord du pays qui pourrait voir se cumuler la chaleur, où on peut envisager localement plus de 25°C en fin de semaine...
Les "coups d'été" ne sont pas rares au printemps, c'est d'ailleurs une des caractéristiques de cette saison, une forte variabilité du temps. Cependant, ce temps estival commence à durer depuis longtemps, et c'est cette durée excessive du beau temps et de la chaleur qui rend ce mois d'avril exceptionnel. D'ailleurs, la floraison précoce de nombreuses plantes et arbres (le muguet est en fleurs depuis 1 semaine) est un marqueur fiable de l'anomalie du temps actuel. Les précipitations très faibles de ces dernières semaines sont aussi à souligner, à une saison où les perturbations atlantiques et averses orageuses fréquentes sont censées alimenter les sols avant que la végétation ne soit pleinement développée. Si des pluies conséquentes ne viennent pas bientôt réapprovisionner les nappes phréatiques (ce qui n'est pas prévu pour l'instant), les réserves d'eau risquent de devenir préoccupantes et des restrictions pourraient être envisagées...
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