Zone A : Le flux d'ouest à sud-ouest se renforce sur les deux tiers nord du pays et devient progressivement bien cyclonique. Un front chaud instable vient onduler sur l'extrême nord de la France. Malgré tout, les forçages d'altitude sont assez éloignés de la zone visée et l'inhibition convective avec air plutôt très chaud et sec dans les très basses couches est importante).
Le contexte est donc favorable au déclenchement d'orages très isolés, soit en fin d'après-midi aux abords du Limousin et de la région Centre, soit en deuxième partie de nuit suivante du Poitou à la Bourgogne.
Compte-tenu de l'énergie convective disponible : MUCAPE supérieure à 2000 J/kg, CAPE dans les couches moyennes significative sur le Limousin et aux alentours notamment, le risque d'observer un orage un peu plus musclé et grêligène ne peut être totalement exclu. Toutefois, ce risque d'orage fort est trop diffus pour mériter un niveau 2/4.
Zone B : NIVEAU 2/4 EN RAISON D'UN RISQUE DE TORNADE ET DES FORTES LAMES D'EAU ATTENDUES.
Le front chaud ondule sur un axe s'étendant de la Normandie jusqu'au sud du Nord-Pas de Calais et à la Champagne. La zone visée se retrouve au plus près des forçages, dans une configuration de sortie gauche de courant-jet avec forte divergence d'altitude.
La masse d'air demeure modérément instable jusqu'en milieu de nuit suivante (MUCAPE voisine de 700 à 1200 J/kg, MULI de -4 à -5°K). Si les profils ne sont que modérément cisaillés en profondeur (15 m/s en moyenne), ils le sont plus franchement dans les basses couches (SRH 0-500 m sup. à 100 m²/s², SRH 0-1 km de 200 m²/s²). De fait, le contexte est favorable à la formation de phénomènes tourbillonnaires. Des cellules orageuses capables de produire une tornade pourront en effet venir se greffer sur le front pluvio-orageux.
L'ondulation de ce front et le passage répété de paquets parfois fortement précipitants finiront par produire des cumuls de pluie localement importants et possiblement proches de 50 à 70 mm sur l'axe Normandie- sud du Nord-Pas de Calais. La colonne atmosphérique est d'ailleurs particulièrement riche en eau précipitable (jusqu'à 50 mm).
Zone C : NIVEAU 3/4 EN RAISON D'UN RISQUE DE TORNADE, DE GRELONS VOISINS DE 2 A 3 CM, DE FORTES LAMES D'EAU ET SURTOUT DE RAFALES CONVECTIVES POUVANT AVOISINER LES 120 KM/H.
Une masse d'air chaude et très instable s'installe sur la zone dans l'après-midi (MUCAPE de 2000 J/kg régressant vers 1500 J/kg en première partie de nuit suivante).
A l'avant du système frontal, un vigoureux jet de basse couche se constitue à partir de la vallée du Rhône et de la Saône (vent de sud). Il remonte vers la Lorraine, l'est de la Champagne et l'Alsace en soirée et première partie de nuit. Dans le même temps une configuration simultanée d'entrée droite/sortie gauche de courant-jet se met en place avec l'approche des forçages d'altitude dynamiques. Ces éléments contribuent au creusement d'une méso-dépression (1005 hPa environ) et donc, à une nette accentuation des cisaillements à tous les niveaux.
Ces régions [Lorraine, est de la Champagne et l'Alsace] sont donc soumises à un risque de formations supercellulaires productrices de chutes de grêle, surtout lors des premiers déclenchements orageux.
En cours de soirée et première partie de nuit, un système convectif de méso-échelle devrait se constituer et s'évacuer en deuxième partie de nuit vers l'Allemagne. Il pourra occasionner à son passage de violentes rafales convectives proches de 100 à 120 km/h. L'intrusion massive d'air sec à l'étage moyen, couplée à l'accélération évidente du jet de basse couche jouent en faveur d'un risque de violentes rafales susceptibles de balayer plusieurs départements. Toutefois, l'ampleur du phénomène attendu est sujette à incertitudes (contrairement à l'épisode du 14 juillet dernier, où la structure et la génèse du phénomène responsable étaient mieux appréhendées). Les cisaillements, très importants sur l'ensemble de la colonne atmosphérique, ne sont pas très favorables à la constitution et au maintien d'une structure type bow-echo massive, bien que de petites structures arquées temporaires puissent tout de même parvenir à s'organiser (d'où la mise en place d'un niveau 3/4).
Par ailleurs, comme sur la zone B, les cisaillements de basses couches sont importants (SRH 0-500 m sup. à 180 m²/s²). Le risque de tornade est donc à prendre en considération, bien que semblant assez bref : les noyaux de forte SRH s'évacuent rapidement.
Enfin, le contexte est également riche en eau précipitable. Des lames d'eau supérieures à 50 mm pourront donc être localement relevées.
Du côté d'Estofex, c'est tout le Nord-Est de la France qui est en niveau 2/3, principalement pour le risque de tornades.
Un extrait du bulletin de prévision :
Current thinking is that storms will develop over central France in the late afternoon and evening hours. The vertical wind shear will be around 20 m/s in the lowest 3km and 25 m/s in the lowest 6km, supporting rapid storm organization. Depending on the degree of backing surface winds, favourably veering profiles may support supercells. GFS already indicates 100 m²/s² low-level SRH and circular hodographs over north-eastern France. Given the large overlap of strong low-level vertical wind shear and instability, supercells are expected to be capable of producing strong tornadoes in the afternoon and evening hours. Large hail and severe wind gusts will be another threat. Storms will likely cluster in the range of the frontal boundary given the strong forcing, what reduces the tornado threat, and severe winds and excessive rain will be more likely.
(Consulter le bulletin complet d'Estofex)
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